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Page:Gorki - Contes d Italie.djvu/169

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LE BOSSU

rentes. Comme il doit se sentir heureux, sans doute, le maçon qui passe dans les rues » de la ville où il a bâti des dizaines de maisons ! Il y a beaucoup de socialistes parmi les ouvriers ; ce sont, avant tout, des hommes sobres, et vraiment ils ont le sentiment de leur dignité… Il me semble parfois que nous connaissons mal notre peuple…

— Tu parles drôlement, remarqua-t-elle.

Le bossu s’animait et devenait de jour en jour plus loquace :

— En réalité, tout marche comme tu le désirais : je deviens le sage magicien qui va délivrer la ville de ses monstres, et toi, tu pourrais être la bonne fée, si tu voulais. Pourquoi ne réponds-tu pas ?

— Nous en reparlerons plus tard ! dit-elle, en jouant avec sa chaîne d’or.

À quelques jours de là, il eut avec sa sœur un dialogue tout à fait inattendu :

— Peut-être suis-je plus coupable envers toi que tu ne l’es envers moi.

Elle s’étonna.

— Moi ? Coupable envers toi ?