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Page:Gorki - Contes d Italie.djvu/186

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CONTES D’ITALIE

Trama souleva son chapeau et en offrit une à l’ingénieur :

— S’il vous plaît.

— Je vous remercie.

— Quelle merveilleuse journée, n’est-ce pas ?

— Mes cinquante ans s’en réjouissent…

Il regarda autour de lui d’un air rêveur, plissa les paupières, puis il soupira.

— Je suppose que vous devez sentir avec une force toute particulière le soleil printanier dans vos veines, parce que le monde entier, à ce que je vois, est autre à vos yeux qu’aux miens, n’est-ce pas ?

— Je l’ignore, répondit l’autre avec un sourire, mais la vie est belle !

— Par ses promesses ! compléta l’ingénieur d’un ton sceptique ; et cette réplique sembla piquer son interlocuteur, qui se couvrit et dit très vite :

— La vie est belle par toutes les choses qui me plaisent en elle. Que diable ! mon cher ingénieur, pour moi les mots ne sont pas que des sons et des lettres ; quand je lis