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Page:Gorki - Contes d Italie.djvu/187

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LES ADVERSAIRES

un livre, quand je vois un tableau, j’admire le beau, je me sens heureux comme si j’avais fait tout cela moi-même.

Tous deux se mirent à rire, l’un d’un rire franc et bruyant, comme s’il était fier de savoir rire ainsi, en bombant sa large poitrine et en rejetant la tête en arrière ; l’autre d’un rire sanglotant, qu’on entendait à peine, et qui découvrit des dents où de l’or était resté, comme s’il venait d’en manger et avait oublié de se nettoyer la bouche.

— Vous êtes un brave garçon, Trama, il est toujours agréable de vous voir, dit l’ingénieur, et il ajouta en clignant de l’œil :

— Si seulement vous ne vous révoltiez pas…

— Oh ! je me rebellerai toujours.

Et prenant une mine sérieuse, les yeux mi-clos, il demanda :

— J’espère que nous nous sommes conduits correctement, cette fois-ci ?