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Page:Gorki - Contes d Italie.djvu/215

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L’INVINCIBLE ENNEMI

vous aime aussi ; mais, mon Dieu, que va-t-il advenir ?

— Des jours de bonheur pour toi et pour moi, des jours de travail en commun ! s’écria-t-il.

— Non, dit la jeune fille en baissant la tête, nous n’aurions pas dû parler d’amour.

— Pourquoi ?

— Te marieras-tu à l’église ? demandât-elle tout bas.

— Non.

— Alors, adieu !

Et elle le quitta à la hâte.

Il la rattrapa et voulut lui faire entendre raison. Elle écouta en silence, sans répliquer ; puis elle lui dit :

— Mon père, ma mère et moi, nous sommes tous croyants et nous mourrons dans la foi. Le mariage à la mairie, pour moi, n’est pas un mariage ; s’il naissait des enfants d’une union pareille, ils seraient malheureux, je le sais. Le mariage religieux seul sanctifie l’amour ; seul, il donne le bonheur et la paix.