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Page:Gorki - Contes d Italie.djvu/226

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CONTES D’ITALIE

— Elle aurait pu donner davantage…

— Elle aurait pu donner beaucoup…

— Et de quoi avez-vous parlé ?

Le jeune homme baissa la tête, attristé et dépité :

— Elle ne sait qu’une dizaine de mots d’italien et c’est à peine si nous avons échangé quelques phrases…

— Le véritable amour frappe le cœur comme un éclair et il est muet comme un éclair aussi, le sais-tu ? fit le vieillard en se tournant, et il découvrit ses dents blanches en un large sourire.

Ramassant une grosse pierre, le jeune homme allait la lancer dans la mer ; il tendait déjà le bras, mais il la jeta en arrière, par-dessus son épaule, et dit :

— Parfois, on ne comprend pas pourquoi les gens parlent des langues différentes…

— On dit que le temps viendra où ce ne sera plus ! déclara le vieux après un instant de silence.

Sur la nappe céruléenne de la mer, dans la vapeur laiteuse du lointain, un blanc na-