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Page:Gorki - Contes d Italie.djvu/246

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CONTES D’ITALIE

torrent d’huile ; du coup il se forma un cercle, et la femme sombre sembla soudain flotter vers le Christ ; quand elle fut près de lui, elle s’arrêta, et rejeta en arrière le capuchon qui lui couvrait la tête ; son manteau tomba à ses pieds comme un nuage.

Alors, dans la clarté trépidante et fière des feux, la tête rayonnante de la Madone apparut et se mit à étinceler de l’or de ses beaux cheveux ; de blanches colombes s’envolèrent de dessous le manteau de la femme ou des mains de ses plus proches voisins. Pendant un instant, il sembla que cette femme, en robe argentée et rutilante, le Christ orné de fleurs, et Jean en tunique bleue, s’envolaient vers le ciel, dans la vivante palpitation des blanches ailes pareilles à un chœur de chérubins.

O, ia, Ma o a, o ia !

La foule se mit à tonner par mille poitrines, et le monde se transforma : aux fenêtres, partout, des feux s’allumèrent ; des mains brandirent des torches, partout voletaient des étincelles dorées ; le vert, le pour-