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Page:Gorki - Contes d Italie.djvu/259

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LA CONVERSION

— Dans cette ville et durant ces jours-là, dit-il entre ses éclats de rire, les tuiles, les pierres et les gourdins manœuvraient d’eux-mêmes, et cette activité des objets inanimés nous valait d’assez grosses bosses sur la tête. Nous étions furieux, cela va sans dire !

Les yeux du petit peintre étaient devenus tristes ; son visage avait pâli, et il dit tout bas :

— On a toujours honte en entendant des choses pareilles.

— Que faire ! Les gens ne s’assagissent que lentement. Je continue : j’appelai au secours ; on me conduisit dans une maison où se trouvait déjà un homme blessé au visage ; quand je lui demandai comment ça lui était arrivé, il me dit avec un rire qui n’avait rien de joyeux :

— C’est une vieille femme, camarade, une vieille sorcière à cheveux blancs, qui m’a frappé et qui m’a demandé ensuite de la tuer.

— A-t-elle été arrêtée ?

— J’ai prétendu que je m’étais blessé