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Page:Gorki - Contes d Italie.djvu/260

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CONTES D’ITALIE

moi-même en tombant. Le commandant ne m’a pas cru, j’ai lu ça dans ses yeux. Mais tu avoueras que c’eût été gênant d’accuser une vieille femme. Ah ! la diablesse ! Ils sont dans une mauvaise passe et, ma foi ! je comprends qu’ils ne nous aiment pas !

« C’est vrai ! » pensai-je. Sur ces entrefaites, le médecin arriva, accompagné de deux dames ; l’une était blonde et très belle, une Vénitienne, sans doute ; je ne me souviens pas de l’autre. On examina mon épaule ; ce n’était pas grave ; on me fit une compresse, et les trois personnages s’en allèrent.

Le serrurier se rembrunit, et frotta vigoureusement ses mains l’une contre l’autre. Le peintre versa de nouveau du vin dans les gobelets.

— Nous nous assîmes tous deux près de la fenêtre, de telle sorte que l’on ne nous vît pas, continua le serrurier d’une voix sombre ; et nous entendîmes la douce voix de cette belle blonde qui traversait le jardin, avec le médecin et son amie ; elle