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Page:Gorki - Contes d Italie.djvu/290

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CONTES D’ITALIE

due.) Réfléchis donc : les paysans que l’alcool n’aura pas assommés, se massacreront les uns les autres à coups de gourdins et de pierre ; c’est très clair…

— Pourquoi se massacreraient-ils les uns les autres ? demanda le gros.

— Est-ce une plaisanterie ? répéta l’aînée des dames.

Avec un grand geste de ses bras courts, le roux argumenta, plein de feu :

— Quand le Gouvernement emploie des moyens énergiques de répression, la gauche parle de férocité et de cruauté ; il faut donc faire en sorte que les mutins se châtient eux-mêmes, n’est-ce pas ?

Le vapeur eut un balancement ; la jeune dame effrayée se retint à la table, la vaisselle s’entrechoqua ; sa compagne, posant la main sur l’épaule du gros homme, lui demanda d’un ton sévère :

— Qu’est-ce que c’est que cela ?

— Nous tournons, ma chère…