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Page:Gorki - Contes d Italie.djvu/313

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NUNCIA

de suite, sans nous reposer, cela va sans dire…

Bien des gens trouvèrent ridicule cette course de femmes. D’autres estimèrent que c’était un scandale, une honte. Mais en général, comme on avait du respect pour Nuncia, on l’applaudit avec une gravité facétieuse, et Nina fut obligée d’accepter le défi de sa mère.

Des juges furent choisis ; on fixa les vitesses extrêmes à atteindre et on régla avec précision tous les détails, comme s’il se fût agi d’une véritable course. Il y avait beaucoup d’hommes et de femmes qui désiraient sincèrement la victoire de la mère. Intérieurement, ils bénissaient celle-ci et adressaient des vœux à la Madone pour que Nuncia triomphât.

Et voici la mère et la fille placées l’une à côté de l’autre ; elles ne se regardent pas ; un tambourin résonne avec un bruit sourd ; les deux femmes se précipitent et s’envolent le long de la rue jusque sur la place, comme deux grands oiseaux blancs ; la mère est