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Page:Gorki - Contes d Italie.djvu/59

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LA VENDETTA

Sa femme et son père feignirent d’être surpris ; les premiers temps, le jeune mari, sévère et méfiant, se tint tranquille. Il voulait savoir au juste ce qu’il en était, car il connaissait l’histoire d’Emilia Bracco ; il se montra donc aimable avec Térésa, et pendant quelque temps il sembla que le couple vivait une seconde lune de miel.

La mère cependant essayait de verser le poison dans l’âme de son fils, mais celui-ci l’arrêtait :

— Assez ! Je veux me convaincre moi-même de la véracité de tes paroles ; ne me trouble pas.

La moitié de l’été s’écoula, paisible et calme ; la vie tout entière peut-être aurait passé ainsi, si durant les brèves absences du fils, le père ne s’était mis à relancer sa bru ; celle-ci repoussa le vieux débauché, qui résolut de se venger.

— Prends garde à toi ! lui cria-t-il. Tu mourras !

— Toi aussi ! répondit-elle.

On parle peu, chez nous.