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Page:Gorki - Contes d Italie.djvu/66

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CONTES D’ITALIE

Puis, elle se rendit chez Donato et lui parla durement :

— Laisse ma fille tranquille, sinon il t’en cuira !

— Écoute, supplia le jeune homme, je suis épris de ta fille, qui est aussi malheureuse que moi ! Permets-moi de l’emmener sous un autre ciel et tout sera dit !

Ces mots ne firent que verser de l’huile sur le feu.

— Vous voulez fuir ? s’écria Sérafina, avec fureur et désespoir. Non, cela ne sera pas !

Ils se séparèrent en rugissant comme des fauves et en se mesurant l’un l’autre avec des yeux flamboyants d’ennemis irréconciliables.

Dès ce jour-là, Sérafina se mit à poursuivre les amoureux, comme un chien de race traque le gibier, ce qui n’empêchait d’ailleurs pas les jeunes gens de se voir en