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Page:Gorki - Contes d Italie.djvu/67

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LA VENDETTA

cachette, la nuit ; car l’amour aussi est rusé et habile comme un fauve.

Or, un soir, Sérafina surprit sa fille et Guarnaccia en train de discuter le plan de leur fuite ; elle les entendit et, en cet instant néfaste, elle résolut de commettre un acte terrible.

Le dimanche, les gens se réunirent à l’église pour entendre la messe. Les femmes, vêtues de leurs robes de fête et de leurs fichus bigarrés, se tenaient debout près de l’autel ; derrière elles, les hommes étaient agenouillés ; les amoureux vinrent prier la Madone de bénir leur sort.

Sérafina Amato arriva à l’église après les autres ; elle était vêtue de sa robe de fête ; un large tablier brodé de fleurs de laine couvrait sa jupe, et sous le tablier était dissimulée une hache.

Lentement, la prière aux lèvres, elle se dirigea vers l’image de l’archange Saint Michel, le patron de Senerchia ; elle ploya le genou, toucha du doigt la main du saint, puis sa propre bouche ; et s’approchant à la