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Page:Gorki - Contes d Italie.djvu/97

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LA MÈRE DU TRAITRE


Depuis plusieurs semaines déjà, la ville était entourée d’un réseau compact d’ennemis bardés de fer. La nuit, ils allumaient des feux, et dans les ténèbres épaisses les flammes regardaient les murs de la ville avec une multitude d’yeux rouges et malveillants. Et ces clartés épiantes suscitaient dans l’esprit des assiégés de sombres pensées.

Du haut des murs, on pouvait voir la chaîne des ennemis se resserrer chaque jour davantage et leurs ombres démesurées s’agiter autour des feux. On entendait le hennissement des chevaux repus, mêlé au cliquetis des armes, aux rires sonores et aux chants d’allégresse des soldats, et rien ne