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Page:Grand’Halte - Les gaités d’un pantalon, 1921.djvu/21

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VOIX NOCTURNES


sonne. Mais bientôt elle percevait un bruit furtif, tandis qu’une voix de ténor léger flûtait :

— C’est toi, Lélé ?

La colère rendit Mme Cayon muette ; ce fut la perte de François, qui s’élança avec la fougue du lion affamé.

La situation de la bonne dame qui était austère, fut un moment critique. Mais elle sortit victorieuse de cette lutte héroïque. Sa respiration reconquise, elle devint hautaine.

— Môssieu, cette pénible scène a assez duré. Retirez-vous et gardez-vous, à l’avenir, de toucher à l’innocence de Léa !

Majestueuse, elle remonta l’escalier. François, vexé, cherchait une insulte définitive. Il cracha à ses pieds avec mépris et, le poing sur la hanche, lança d’une voix dure :

— Vieux veau !

C’était insuffisant, il précisa :

— Vieux veau frisé !

Mme Cayon méprisa l’injure ; mais, dans son vestibule, un trouble la hanta :