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Page:Grand’Halte - Les gaités d’un pantalon, 1921.djvu/29

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TRISTES MÉPRISES

— Un p’tit ligot ? interrogea-t-il… Ben oui… J’en ai p’t’être…

Prenant courage, il précisa :

— J’ l’ai rangé par là… derrière les gros fagots !

En cette seconde, Léa fut héroïque ; elle oublia sa robe bleue, ses souliers blancs, jusqu’à ses chouchettes qui bouclaient harmonieusement sur ses oreilles. Elle proposa :

— Allons le chercher !

L’homme et la femme s’étaient remis à boire, occupation qui, d’ordinaire, laisse peu de loisirs. Ils négligèrent la disparition de la cliente et de leur garçon.

Ceux-ci avaient passé dans la pièce voisine. Se comprenant par une sorte de télégraphie avec fil spécial, ils choisirent le coin le plus sombre, près d’une colline de coke, derrière le cardiff.

D’une voix émue, le traître assura :

— J’ l’ai ben là… le p’tit ligot… sûr j’ l’ai ben là !

Un rire nerveux de Léa suivit ; puis ce fut le bruissement du silence.

Cependant un témoin avait assisté à l’entrée

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