Aller au contenu

Page:Grille - Venale moeurs modernes.djvu/172

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

à l’heure, l’union de deux corps familiers aux étreintes. Yvonne se tenait droite, le visage sérieux, la main à peine posée sur l’épaule de son fiancé. Quoique de même taille que Robert elle paraissait plus grande, le buste un peu lourd, avec la solidité des attaches des femmes fortes et actives.

Suivant les regards de sa sœur, Germaine résuma sa pensée :

— La toilette du soir ne va pas à Yvonne, n’est-ce pas ?

En effet, la beauté réelle de la jeune fille n’apparaissait qu’en plein air, quand la chaleur et le soleil doraient sa peau admirablement fraiche ; au bain, à cheval, sa force souple attirait ; tous les exercices violents, même un peu garçonniers, lui seyaient. Le soir, en robe légère, dans l’espace restreint d’un salon, ses beautés s’alourdissaient, le milieu lui nuisait ; tandis que Germaine brillait de tout son éclat, avec la délicatesse de ses formes et la grâce de ses gestes.

Et, malgré elle, Suzanne apercevait une