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Page:Grille - Venale moeurs modernes.djvu/188

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Tout à coup, dans un élan de désir, il la saisit à la taille, aux épaules ; et, la renversant sur le lit, il l’attira à lui presque brutalement, tandis que les mirlitons abandonnés roulaient sur le tapis, avec le froissement léger de leurs corps de bambous.

Silencieusement, les lèvres du jeune homme écrasaient celles de Germaine, qui s’abandonnait, dans l’ardente impression de sa première joie sensuelle.

Jusque-là, la possession l’avait toujours surprise avant que son désir fût éveillé. Sous les étreintes, elle restait coquette, avec une émotion banale, toute à fleur de peau. Dans le trouble énervant des fins de bals, elle avait souvent rêvé se donner ainsi, dans la vibration de tout son corps excité ; mais, l’occasion avait manqué. À la fin des valses, où des causes physiques et son imagination surexcitable la grisaient de confuses images passionnantes, ses danseurs la quittaient froidement, avec le respect de son irréprochabilité reconnue. D’ailleurs, sa raison res-