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Page:Grille - Venale moeurs modernes.djvu/197

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suivre, une brusque lâcheté des reproches qui lui seraient adressés.

Pourtant, s’étant tue, par bonheur, tandis que Yvonne se grisait de paroles pressées, colères et souffrantes, elle finit par deviner que la jeune fille ne savait rien de précis, malgré son affirmation de tout à l’heure. Seulement, le mois précédent, elle avait senti, peu à peu, le froissement d’un changement de Robert à son égard, et, le soir même, l’absence de son fiancé, son tête-à-tête avec Germaine, leur attitude dans la chambre sombre, tout lui avait fait pressentir, croire à une trahison que rien ne lui affirmait. Seule, Suzanne, d’un mot aurait tout prouvé. Elle eut ce mot sur les lèvres, dans la fatigue de cette lutte incessante ; puis, elle s’arrêta, effrayée du désespoir de la jeune fille.

Assise sur un fauteuil, pâle, dans sa robe de neige, ses bras nus étendus, les mains jointes et serrées, elle parlait, avec un déchirement dans la voix :

— Ah ! Suzanne, que cela fait mal !… Je