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Page:Grille - Venale moeurs modernes.djvu/198

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vois maintenant que je l’aime profondément, à ce que sa lâcheté me fait souffrir !… Mais, pourquoi a-t-il voulu m’épouser s’il ne m’aimait pas ?… Car il ne m’aimait pas, si, fiancé avec moi, il a pu l’aimer, elle !… Comment a-t-il pu mentir ainsi ? Tu ne sais pas la douceur des paroles qu’il me murmurait, les premiers soirs qu’il venait ici, tandis que Germaine travaillait, indifférente, ou sommeillait dans un fauteuil. Quelles tendresses ! Quels projets d’avenir !… Qui l’obligeait à parler ainsi ? Quelle indignité !… Et moi, pauvre sotte, je me laisse prendre… je me donne, toutes mes pensées, tous mes rêves, toutes mes affections, je lui donne tout !… et, quand tout de sa part remue mon être entier, il m’abandonne ! C’est elle qu’il aime ! Ah ! ce n’est pas d’aujourd’hui, je ne voulais pas l’admettre, maintenant je suis bien forcée de le reconnaître. Depuis ces quelques jours de joie, depuis que tu m’as quittée, il a changé pour moi de jour en jour : D’abord, il était près de moi, tout à moi… Nous