traits trop accentués ; grande, elle avait encore une souplesse dans la taille. Elle s’arrêta près de Suzanne.
— Que désirez-vous ? demanda-t-elle froidement.
— Je suis la sœur de Germaine, répondit sourdement Suzanne.
La vieille femme eut un éclair de colère dans ses yeux creusés ; et de nouveau, avec une nuance de mépris, elle dit.
— Que désirez-vous ?
Cette froideur hautaine irrita Suzanne, lui rendant son émotion de tout à l’heure.
— Ce que je vous dis n’est-il pas suffisant, madame ? je suis la sœur de celle que votre fils a lâchement assassinée !… Ma sœur a un mari, un enfant… elle a vingt-cinq ans… elle aimait la vie, elle était heureuse et votre fils l’a tuée !… Il a jeté son corps et son nom à la honte, à la dérision publique !… Madame ! on a dit qu’il s’est fait justice !… Ce n’est pas vrai, car il méritait plus qu’une mort rapide et presque sans souffrances !