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Page:Grille - Venale moeurs modernes.djvu/266

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yeux ternes étaient si déchirants, on sentait si complètement l’écroulement de son être entier, que Suzanne, pénétrée, fit un pas pour se retirer, honteuse de troubler cette immense douleur.

— Restez, madame, dit Mme Esterat. Je veux justifier mon fils que vous accusez sans le connaître, — je sais tout ce qui concerne votre sœur… Dans ces derniers temps, mon fils affolé avait fini par tout me dire, j’ai lu les lettres de passion que mon fils lui a écrites et qu’elle lui a renvoyées, il y a quinze jours en lui signifiant l’abandon qui lui a perdu la tête. S’est-elle souvenue qu’elle avait un mari, un enfant, une famille, quand elle s’est offerte à mon enfant pour son tourment sur la terre et dans le ciel ?… Madame ! je vous répète que je sais tout d’elle, et je vous dis qu’elle était un monstre !… Elle vous a fait souffrir, elle vous fait souffrir encore, mais jamais vos peines n’égaleront celles de mon fils et les miennes.

Mme Esterat posa un baiser sur la main