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Page:Grille - Venale moeurs modernes.djvu/268

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je vous plains du malheur qui vient troubler votre famille ; mais croyez-vous que je puisse mettre en comparaison mon désastre ?… Je n’ai plus rien !… Et voilà des mois, des années,… deux années que le chagrin est entré dans cette maison avec elle !… J’ai eu chaque jour le désespoir de voir mon fils transformé, affolé, perdant sa gaieté, sa santé, son goût du travail, jetant, gaspillant la fortune de son honnête père, sans souci de l’avenir… Il était majeur, il avait la disposition de ce bien, il lui a donné, et, quand il n’a plus eu rien, elle l’a jeté hors de son chemin !… Car, ce n’était même pas lui, sa beauté, son amour qu’elle voulait, la malheureuse !… Malgré tout, il l’aimait… Elle me l’avait perverti à ce point que, sachant ce qu’elle était, il la voulait encore !

Et, s’excitant dans ces souvenirs de cruelles douleurs, elle continua, la voix plus haute :

— Tenez, il y a quelques semaines, je l’ai trouvé là, à cette table, affaissé et sanglotant, lui ! mon digne et fier enfant !… Et,