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Page:Grille - Venale moeurs modernes.djvu/270

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encore là, je donnerais bien mon reste de vie à n’importe quelles tortures ! Madame, vous ne savez pas ce que c’est que de perdre un enfant ! — Se dire que ces yeux dont on a guetté le premier sourire, cette bouche qui vous a baisée la première, ce corps qu’on a tenu enfant dans ses bras, qui s’est développé peu à peu par vos soins, que tout cet être qui est vous, votre chair, votre amour, tout cela n’est plus rien ! ne sera jamais plus rien ! Il ne sent plus rien, les caresses, les appels de sa mère, il ne peut plus rien entendre !

Elle se tut, ne pouvant plus parler, tremblante, renversant la tête en arrière dans un paroxysme de douleur, comme la bête qui tend le cou au couteau qui va l’égorger.

Puis, trempant ses mains dans un verre d’eau, elle mouilla son front avidement. Enfin, elle reprit :

— Il y a quelques jours, je vis à l’animation de ses regards, à la fièvre de ses gestes que quelque chose se passait… Il finit par m’avouer qu’à force de recherches,