Page:Grille - Venale moeurs modernes.djvu/28

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cette vie idéale qu’elle croyait devoir durer toujours se brise à jamais. Tandis qu’elle souffre, qu’elle se cache, dépitée et comme honteuse de cette fécondité malencontreuse, le mari s’éloigne, au fond soulagé, lassé déjà de cette vie à deux par trop absorbante. Son cercle, ses amis, d’anciennes habitudes le reprennent. Quand la jeune femme, ayant repoussé le plus vite possible les ennuis et les dégoûts de la maternité vient, tendre et belle, s’offrir de nouveau tout entière, réclamant avec des baisers la vie passée : il est trop tard. Le mari a repris facilement la vie de garçon. La petite femme est toujours gentille, mais elle est trop exigeante, trop attachante. Mille pruderies viennent à l’homme : une femme ne peut pas toujours aller où va le mari. On ne doit pas la voir dans de certains endroits. C’était bon dans les commencements ; une fantaisie de jeune mariée sur laquelle on fermait les yeux. Mais, à la longue, cela deviendrait ridicule, inconvenant ; elle se ferait remarquer, elle