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Page:Grille - Venale moeurs modernes.djvu/29

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se déclasserait. Ensuite les affaires que l’on abandonnait aisément jadis prennent soudain une importance terrible, occupant toutes les minutes, fournissant des excuses forcément acceptées.

Alors, repoussée, isolée, la paix de sa vie de jeune fille détruite, une rancune au cœur, la femme se jette dans la vie mondaine. Là, elle retrouve l’excitation à laquelle on l’a habituée, elle assouvit son besoin maladif de plaire, sans autre but que remplir le vide et l’ennui de son existence. Elle, que les visites obligées ennuyaient quand elle courait Paris en garçon avec son mari, elle a deux cents amies intimes. Elle dînait au restaurant ; elle dînera en ville tous les soirs ; elle sortait à n’importe quelle heure, toujours prête aux fantaisies de son mari qui n’aimait pas attendre ; elle s’ennuierait à la maison, elle galope du matin au soir. Enfin, elle s’est accoutumée au luxe et aux raffinements de toilette des filles ; maintenant, elle ne pourrait plus s’en passer, et l’argent coule entre