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Page:Grillet - Les ancêtres du violon et du violoncelle, 1901,T2.djvu/181

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tains produits qui l’ont fait craqueler. Montagnana, Goffriler et autres Vénitiens firent usage de ce genre de vernis qui ne manque pas de qualités et possède une chaleur de ton inimitable.

À de rares exceptions, la quatrième pâte fut celle de la décadence des vernis italiens. Pourquoi les luthiers d’alors ont-ils adopté des procédés autres que ceux de leurs prédécesseurs ? C’est ce que l’on ne peut s’expliquer. Les Grancino, Testore, Gagliano, Landolphi furent les propagateurs de la nouvelle méthode. On doit cependant reconnaître que certains Guadagnini conservèrent encore quelques principes du beau vernis.

Il est très regrettable que ces luthiers, d’une valeur réelle, n’aient pas conservé les belles traditions des anciens maîtres. C’est une vraie perte pour l’art de la lutherie.

III

Les Allemands eurent aussi des vernis assez beaux, de bonne qualité, et se rapprochant souvent de ceux des Italiens. Mais leur fâcheuse habitude de recouvrir le bois d’une couche de colle, avant d’y appliquer la pâte, a le double inconvénient de ternir le bois et de rendre le vernis susceptible de se détremper. Ce qui arrive parfois lorsqu’on nettoie un de leurs instruments ou que l’on y recolle une cassure. Aussi, doit-on, dans ces deux cas, agir avec beaucoup de prudence ; car il ne resterait bientôt plus de vernis sur la partie nettoyée ou réparée.

IV

À part Barak Norman et Jaïe, dont on voit quelques instruments dans nos musées et collections particulières, l’ancienne École anglaise, cependant fort intéressante, est très peu connue en France. Il est donc assez difficile