Aller au contenu

Page:Grillet - Les ancêtres du violon et du violoncelle, 1901,T2.djvu/407

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

au pouce de la main droite. Ce n’est point encore la hausse, car fixé au-dessous de la ligature de la mèche, cette sorte de petit talon n’est pas utilisé pour éloigner le crin de la baguette. Son rôle est d’indiquer l’emplacement du pouce  [1].

Mais une autre peinture, également du xve siècle, va nous fournir un des premiers exemples de la hausse. Nous voulons parler de la verrière des Grands cordeliers de la rue de Lourcine, à Paris, où l’on voit un viéleur qui tient en main un archet possédant une véritable hausse en forme de crochet, et après laquelle est attachée la mèche  [2].

Du temps de Mersenne, c’est-à-dire pendant la première moitié du xviie siècle, aucune modification sensible n’avait encore été apportée à l’archet, qui était resté à peu près dans le même état que celui dont il vient d’être question. Nous en trouvons la preuve dans la description que cet auteur fait de l’archet de violon, à tête pointue et hausse très élevée, qui se trouve à côté de la pochette que nous avons reproduite dans notre tome premier, page 163.

En se reportant à cette figure, on saisira plus facilement les explications du savant physicien :

« Les quatre chevilles servent pour bander les chordes et pour les accorder comme l’on veut, de sorte qu’il ne reste que l’archet NQ, lequel est composé de trois parties, à sçavoir du bois NQ, de la soye NO, et de la demie roüe, ou de la hausse PO. L’on appelle ordinairement ledit bois, le bâton ou le brin, et la soye le crin, parce qu’elle est composée de quatre-vingts ou cent brins de crin de cheval, quoy qu’elle puisse estre prise du crin de plusieurs autres animaux ou que l’on puisse user de la soye tirée des vers, ou mesme de tel brin de bois que l’on voudra, car s’il est frotté de colophone (sic), il fera son-

  1. Voir cette figure, tome I, p. 140.
  2. Voir cette figure, tome I, p. 104.