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Page:Groslier - À l’ombre d’Angkor, 1916.djvu/117

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sont paraboliques, leurs bases carrées ; et tournant aux quatre points cardinaux, des lignes douces et des formes rondes, quatre grandes faces sourient. Ce sourire paraît indécis, mobile ou précis selon l’heure et l’éclairage. Ces quatre faces sont celles du dieu Brahma ou Çiva. Elles ont la hauteur d’un homme debout.

Le bandeau qui les couronne, passant insensiblement dans le profil architectural, est surmonté d’un fronton bas, décroissant jusqu’à une triple fleur épanouie de lotus. Les visages se touchent oreille à oreille, d’où descendent de grands pendentifs. Ils reposent sur un collier de rosaces. Ainsi, le bijou est l’intermédiaire entre la vie et la pierre, une fleur couronne le tout. Est-il possible de mettre plus de poésie et de vie dans une conception architecturale, de sorte que l’esprit ne se trouve pas subjugué seulement par la beauté et l’harmonie des formes, mais par toute une sentimentalité gravement souriante ?

Des alentours jusqu’au loin, s’étend la forêt où des troncs blancs brillent comme des cierges. Le groupement des tours est tel, que l’on est toujours à l’ombre sur la terrasse du temple, où