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Page:Hérondas - Mimes, trad. Dalmeyda, 1893.djvu/94

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recevoir favorablement ce coq, notre clairon domestique : c’est un pauvre festin[1], mais notre bourse est petite et l’on n’y puise pas à pleines mains. Sans cela, nous t’aurions offert, au lieu d’un coq, une génisse ou une truie chargée de graisse, car c’est toi, dieu puissant, qui as écarté de nous la maladie en nous touchant de tes mains bienfaisantes.

KUNNO.

Kokkalé, place le tableau (votif) à la droite d’Hygieia.

KOKKALÉ.

Ah, ma chère Kunno, les belles statues ! Quel est l’artiste qui a fait ce marbre, et qui donc l’a offert ?

KUNNO.

Les fils de Praxitèle[2]. Ne vois-tu pas leurs noms sur le piédestal ? Et c’est Euthias, fils de Praxon, qui l’a offert.

KOKKALÉ.

Que Péan soit propice aux sculpteurs et à Euthias pour ce beau travail[3] !

  1. Un pauvre festin. Τἀπίδορπα signifie littéralement « dessert » ou « hors-d’œuvre » : un coq ne peut-être à lui seul un repas pour toutes les divinités qu’elles invoquent.
  2. Les fils de Praxitèle. Timarque et Céphisodote. Nos deux commères prient le dieu d’être propice aux deux artistes, comme s’ils étaient vivants ; elles les prennent sans doute pour des contemporains — erreur bien excusable chez ces femmes du peuple.
  3. Pour ce beau travail. Nous adoptons dans les vers suivants la distribution proposée par Weil. Le dialogue y gagne beaucoup en vivacité.