Aller au contenu

Page:Haeckel - Religion et Évolution, trad. Bos, 1907.djvu/100

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

médecine moderne. Cependant un temps assez long, s’écoula encore avant que fut résolue la question difficile de savoir comment il fallait concevoir ces microscopiques êtres vivants, du point de vue de la théorie cellulaire. Dès 1845, Ch. Th. de Siebold avait soutenu que les Infusoires proprement dits et les rhizopodes, leurs proches parents, étaient des organismes monocellulaires et il les avait distingués des autres animaux sous le nom de protozoaires. À la même époque, Ch. Naegeli, de son côté, décrivait les algues inférieures comme des « plantes monocellulaires ». Mais cette importante conception ne rencontra que plus tard une adhésion universelle, que je contribuai à lui acquérir lorsqu’en 1872 je réunis tous les organismes monocellulaires sous la dénomination de protistes, ou êtres primitifs, et que je définis leurs fonctions psychiques par le terme d’âme cellulaire.

Ce qui m’amena à m’occuper très particulièrement de ces protistes monocellulaires et de leur âme cellulaire primitive, ce fut l’étude approfondie des radiolaires, classe d’organismes extrêmement curieux, microscopiques et vivant en suspension dans la mer ; j’ai consacré à les rechercher de tous côtés et à les étudier à fond, plus de trente des meilleures années de ma vie (de 1856 à 1887) et si je suis parvenu finalement, en ce qui concerne toutes les grandes questions de principes biologiques, à une conviction moniste solidement établie, je le dois en grande partie aux innombrables observations et aux réflexions ininterrompues sur les merveilles inouïes de la vie, qui m’ont été suggérées par ces êtres vivants, les plus petits et les plus fins de