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Page:Haeckel - Religion et Évolution, trad. Bos, 1907.djvu/101

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tous, en même temps que les plus beaux et les plus variés dans leurs formes.

J’avais, en quelque mesure, accepté l’étude des radiolaires comme un legs précieux de mon grand maître, J. Müller. Il s’était, pendant les dernières années de sa vie, voué de préférence à des recherches sur cette classe d’animaux (dont on avait seulement découvert quelques espèces l’année même de ma naissance, en 1834) et il en avait fait, en 1855, le groupe spécial des rhizopodes (protozoaires). Son dernier ouvrage, qui ne fut publié qu’un peu après sa mort (1858) et dans lequel sont décrites cinquante espèces de radiolaires, m’accompagna sur la Méditerranée lorsque, pendant l’été de 1859, j’entrepris mon premier voyage de recherches un peu long. J’eus le bonheur de découvrir à Messine, environ cent cinquante espèces nouvelles de radiolaires et de pouvoir bientôt fonder là-dessus ma première monographie de cette instructive classe de protistes (1862). Je ne soupçonnais pas alors que quinze ans plus tard, les trouvailles faites au fond des mers par la célèbre expédition anglaise du « Challenger » me mettraient entre les mains une collection sans prix de ces merveilleux organismes ; dans la seconde monographie que j’en donnai (1887), je pus décrire plus de quatre mille espèces différentes de radiolaires et les reproduire, pour la plus grande partie, en cent quarante tableaux. J’ai réuni un choix des plus gracieuses variétés que j’ai présentées en dix tableaux, dans mes « Formes d’art de la Nature ».

Nous n’avons pas aujourd’hui le loisir de nous étendre davantage sur les formes et les phénomènes vitaux divers que présentent les radiolaires, leur importance géné-