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Page:Haeckel - Religion et Évolution, trad. Bos, 1907.djvu/99

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Infusoires étaient, à vrai dire, assez étranges. Il s’était imaginé, en effet, — induit en erreur par la comparaison des véritables infusoires avec les rotifères, animaux microscopiques mais présentant un haut degré d’organisation —, que tous les animaux étaient organisés au même degré et il avait déjà indiqué cette théorie erronée dans le titre de son œuvre : « Les Infusoires et la perfection de leur organisme, aperçu de ce qu’est la vie dans les profondeurs de la nature organique ». Il croyait aussi pouvoir distinguer, dans les plus simples des Infusoires, les mêmes organes distincts que chez les animaux supérieurs : un estomac et un cœur, des ovaires et des reins, des muscles et des nerfs ; il jugeait également de leur activité psychique, en vertu du même « principe d’égale organisation, à lui propre ».

Cette théorie particulière de la vie, exposée par Ehrenberg, n’en était pas moins complètement erronée et, dès l’heure de sa naissance (1838) elle fut déracinée par la théorie cellulaire qui surgit en même temps qu’elle et avec laquelle elle ne put jamais se réconcilier. Après que Math. Schleiden, en ce qui concerne la plante, puis aussitôt après Th. Schwann en ce qui concerne l’animal, eurent démontré que tous les tissus et organes consistaient en une agglomération de cellules microscopiques, derniers éléments structurés de l’organisme vivant, cette théorie cellulaire prit bien vite une importance si fondamentale que Kolliker et Leydig fondèrent sur elle l’histologie moderne et que Virchow, en l’appliquant à l’homme malade, put édifier sa pathologie cellulaire : progrès les plus essentiels qu’ait réalisés la