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Page:Haeckel - Religion et Évolution, trad. Bos, 1907.djvu/102

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rale a d’ailleurs été exposée d’une manière fort attrayante, dans différents ouvrages populaires, par mon ami G. Bölsche. Je dois me borner ici à faire ressortir les phénomènes généraux qui présentent un intérêt particulier pour l’objet de notre étude, la question de l’âme. Les ravissantes cuirasses siliceuses qui, chez les radiolaires, enferment en le protégeant le corps mou et monocellulaire de l’animal, ne sont pas seulement remarquables par leur délicatesse et leur beauté extraordinaires, mais encore par la régularité géométrique et la stabilité relative de leurs formes. Les quatre mille espèces de radiolaires sont aussi, constantes que les quatre mille espèces de fourmis connues ; et de même que le Jésuite darwiniste, le P. Wasmann a acquis, au sujet de ces dernières la conviction qu’elles dérivent toutes par des transformations jointes à l’hérédité, d’une forme ancestrale commune, — de même, j’ai acquis la conviction tout aussi certaine que les quatre mille variétés de radiolaires provenaient, par l’adaptation jointe à l’hérédité, d’une seule forme ancestrale. Cette forme ancestrale, la radiolaire souche (Actissa) est une simple cellule sphérique dont le corps mou, fait de plasma vivant, comprend deux parties distinctes : une capsule centrale interne (au milieu de laquelle est le noyau cellulaire, sphérique et solide) et une enveloppe externe gélatineuse (Calymma) ; de la surface externe de celle-ci rayonnent des centaines ou des milliers de filaments muqueux, prolongements mobiles et sensibles de la substance interne vivante, du plasma (ou protoplasma). Ces délicats filaments microscopiques, sortes de petits pieds (pseudo-