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Page:Haeckel - Religion et Évolution, trad. Bos, 1907.djvu/103

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podes), sont des organes merveilleux, à la fois instruments de la sensation (organes tactiles), du mouvement de déplacement (organes de suspension), et de la construction régulière des enveloppes siliceuses (architectes) ; ils se chargent, en outre, de nourrir le corps monocellulaire et pour cela ils saisissent les infusoires, les diatomées et autres protistes qu’ils amènent à l’intérieur du corps plasmique où cette proie est digérée et assimilée. La reproduction des radiolaires a lieu ordinairement par sporulation ; le noyau cellulaire, à l’intérieur de la sphère plasmique, se subdivise en une multitude de petits noyaux, dont chacun s’entoure d’une parcelle de plasma et forme à son tour une nouvelle cellule.

Qu’est-ce maintenant que ce plasma ? Qu’est-ce que cette énigmatique « substance vivante » qui s’offre à nous comme une base matérielle partout où nous voyons se produire les « merveilles de la vie » ? Le plasma, ou « protoplasma » comme le disait déjà très justement Huxley il y a trente ans, est la « base physique de la vie organique » — ou, plus nettement encore, la combinaison chimique de carbone qui fournit la condition exclusive des divers phénomènes vitaux. Sous sa forme la plus simple, la cellule vivante n’est rien de plus qu’une sphère molle de plasma renfermant un noyau solide ; cette substance nucléaire interne (karyoplasma) diffère un peu chimiquement de la substance cellulaire externe (cytoplasma) ; mais toutes deux sont composées, l’une comme l’autre, de carbone, d’oxygène, d’hydrogène, d’azote et de soufre ; toutes deux appartiennent au groupe merveilleux des albuminoïdes,