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Page:Haeckel - Religion et Évolution, trad. Bos, 1907.djvu/104

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de ces carbonates azotés, que caractérise l’extraordinaire grandeur de leur molécule et la position des nombreux atomes (plus de mille) qui la constituent.

Il y a cependant des organismes plus simples chez lesquels la différenciation en noyau et substance cellulaire n’est même pas encore effectuée : ce sont les monères, que je mentionnais tout à l’heure et dont le corps vivant tout entier n’est qu’un grain de plasma homogène (chromacées et bactéries). Les célèbres bactéries, précisément, qui jouent aujourd’hui un rôle si important dans les plus dangereuses maladies infectieuses, comme agents de décomposition et de corruption, nous révèlent d’une manière indubitable que la vie organique tout entière n’est qu’un processus physico-chimique, et n’est point régie par quelque « force vitale » mystérieuse et inconnue.

C’est ce que nous enseignent encore, d’une manière beaucoup plus explicite, nos radiolaires et elles nous montrent en même temps d’une façon nette que l’activité psychique, elle aussi, est un processus physicochimique pareil aux autres. Car toutes les fonctions différentes de l’âme cellulaire, la sensation résultant des diverses excitations, tout comme le mouvement du plasma, la nutrition tout comme la croissance et la reproduction sont subordonnées à la composition chimique particulière qui est propre à chacune des quatre mille espèces ; et cependant celles-ci elles-mêmes ne se sont produites que par l’adaptation, provenant toutes par hérédité de la forme ancestrale commune, de la radiolaire souche, nue et sphérique (Actissa).

Un fait particulièrement intéressant à noter dans la