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Page:Haeckel - Religion et Évolution, trad. Bos, 1907.djvu/137

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Dans son zèle de croyant fanatique, « le naturaliste » Wasmann s’était égaré jusqu’à exploiter la grossière supercherie d’une soi-disant « cure miraculeuse » par la grâce de « Notre-Dame d’Oostacker (la Vierge de Lourdes des Belges) ». Le Dr Marcuse eut le mérite de découvrir cette « pieuse tromperie » et de l’exposer dans toute sa stupéfiante nudité (Voix allemandes, Berlin, 1903, 4e année, no 20). En guise de réfutation scientifique, le Jésuite répondit par de sophistiques déformations de la vérité et par des invectives personnelles (supplément scientifique de la Germania, Berlin, 1902, no 43 et 1903, no 13). Dans sa réplique définitive, le Dr Marcuse déclare : « Ce que je voulais est atteint ; procurer encore une fois à l’humanité pensante un aperçu du monde d’idées que renferme la foi en la lettre morte et vide de contenu, qui ose mettre à la place de l’investigation de la nature et de la science, de la vérité et de la certitude, la plus grossière superstition et le culte des mythes curatifs. » (Voix allemandes, 1903, 5e année, no 3.)

8. L’empereur et le pape (p. 41). — Pendant que je parcours les épreuves de ces conférences, les journaux rapportent le bruit d’une nouvelle défaite de la dignité impériale allemande, qui ne peut que remplir d’un chagrin profond le cœur de tout ami sincère de la patrie. Le 9 mai de cette année, la nation allemande a célébré le centième anniversaire de la mort du plus populaire de nos poètes, Fr. Schiller. Avec une rare entente, tous les partis politiques de l’Allemagne et toutes les sociétés allemandes dispersées à l’étranger se sont trouvés d’accord pour exprimer leur culte à l’égard du grand poète de l’idéalisme allemand. À Strasbourg, le professeur Th. Ziegler fit un remarquable discours dans la grande salle de l’Université. L’empereur, présent à Strasbourg, fut invité, mais ne parut pas ; au lieu de cela, il passa, à côté de la ville, une brillante revue militaire. Quelques jours après, il s’asseyait à la même table que des cardinaux romains et des évêques allemands, parmi lesquels l’évêque Benzler, de triste renom, celui qui déclara un jour que la terre d’un cimetière chrétien était profanée par la sépulture d’un protestant. Dans les fêtes de ce genre, les catholiques allemands ont coutume de porter le premier toast au pape, le second à l’empereur ; ils jubilent aujourd’hui de ce