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Page:Haeckel - Religion et Évolution, trad. Bos, 1907.djvu/26

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lesquels, de la simple semence des plantes, ou de l’œuf de l’oiseau sort la structure compliquée de la plante ou de l’animal entièrement développés. Jusqu’au début du dix-neuvième siècle a régné une opinion erronée suivant laquelle ces êtres, d’une merveilleuse complexité, existeraient déjà, préformés, dans l’œuf, chacun des nombreux organes n’ayant plus qu’à croître et à prendre en se « développant » (evolutio) sa forme individuelle, pour entrer en fonction. En vain, un naturaliste allemand de génie G. F. Wolff, (le fils d’un tailleur de Berlin), avait-il montré, dès 1759 ce qu’avait d’erroné cette « théorie de la préformation ». Il avait fait voir, dans sa thèse de doctorat, que l’œuf de poule (dont on se sert le plus souvent et qui offre le plus de facilité pour ces recherches), ne présente au début, aucune trace de ce que sera plus tard le corps de l’oiseau, de ses os ou de ses muscles, de ses nerfs ou de ses plumes, mais au lieu de tout cela un petit disque rond formé seulement de deux minces feuillets superposés. Wolff avait, en outre, montré que ces éléments très simples engendrent peu à peu les divers organes et qu’on peut suivre pas à pas la série de ces réelles néoformations. Mais ces découvertes si importantes et la « théorie de l’épigénèse » qu’elles étayaient et dont la vérité était tirée de la nature demeurèrent cinquante ans méconnues et furent repoussées par les autorités. C’est seulement après qu’Oken, d’Iéna (1806), eût à son tour constaté ces faits importants, que Pander eût examiné de plus près les feuillets germinatifs, et qu’enfin Ch. E. von Baer dans son ouvrage classique sur l’embryologie animale eût allié « l’observation à la réflexion », — que l’embryologie par-