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Page:Haeckel - Religion et Évolution, trad. Bos, 1907.djvu/27

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vint au rang de science distincte et solidement fondée empiriquement.

Elle obtint peu après, en botanique, une légitime consécration, due surtout à M. Schleiden, d’Iéna, ce naturaliste ingénieux qui, en fondant la Théorie cellulaire (1838), donna à la biologie tout entière une base nouvelle. Mais c’est seulement vers le milieu du dix-neuvième siècle qu’on en vint graduellement à reconnaître ce fait important que l’œuf des plantes et des animaux n’est autre chose, lui aussi, qu’une simple cellule, et que cet « organisme élémentaire » est la source d’où sortent peu à peu, par épigénèse, après de nombreuses subdivisions des cellules, après une division du travail poussée très avant, les tissus et les organes ultérieurs. Un dernier pas, le plus important, conduisit à la conviction qu’en vertu des mêmes lois, notre organisme humain, lui aussi, provient de l’ovule (que Baer n’avait découvert qu’en 1827), — et que son mode particulier de développement embryologique est le même que celui des autres mammifères, en particulier des singes. Chacun de nous, au commencement de son existence individuelle, était une simple sphère de plasma, d’un quart de millimètre de diamètre, enfermée dans une enveloppe et contenant au centre un noyau solide ; c’est là tout. Grâce à ces importantes découvertes embryologiques, les hypothèses relatives à la nature de l’organisme humain, auxquelles l’anatomie comparée avait depuis longtemps conduit, se trouvèrent confirmées : on acquit la conviction que le corps humain est construit absolument comme celui de tous les autres mammifères et qu’il provient, de la même ma-