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Page:Haeckel - Religion et Évolution, trad. Bos, 1907.djvu/28

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nière, de la simple cellule œuf. D’ailleurs, dans son œuvre capitale, le « système de la nature » (1735), Linné avait déjà assigné à l’homme sa place dans la classe des mammifères.

À l’inverse de ces faits embryologiques, qu’on peut observer immédiatement, les données de la phylogénie, qui seuls fournissent la véritable explication des précédents, échappent en grande partie à notre observation directe. Comment sont apparues, au début, les innombrables espèces d’animaux et de plantes ? Comment peut-on s’expliquer les merveilleux rapports de parenté qui relient les espèces voisines en genres, ceux-ci en classes ? Linné se contente encore de résoudre cette question par le miracle de la création, s’appuyant sur le dogme courant de la tradition mosaïque : « Il y a autant d’espèces différentes d’animaux et de plantes, que Dieu, à l’origine, à créé de types différents. » La première réponse scientifique est due au grand naturaliste français Lamarck (1809) ; dans sa profonde Philosophie zoologique, il enseignait que les ressemblances de forme et de structure entre les groupes d’espèces proviennent d’une parenté d’origine et que la totalité des êtres organisés descendent d’un petit nombre de formes primitives extrêmement simples (peut-être même d’une seule) ; ces formes primitives seraient issues, par génération spontanée, de la substance inorganique. Les ressemblances entre espèces voisines s’expliqueraient par l’hérédité, certaines formes ancestrales ayant été communes, — les dissemblances, par l’adaptation à des conditions de vie différentes et par l’activité variée des organes particuliers susceptibles de transformation.