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Page:Haeckel - Religion et Évolution, trad. Bos, 1907.djvu/31

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Il montra comment cette « question importante entre toutes les questions » trouvait sa réponse nette dans un triple et important « témoignage » : dans l’histoire naturelle des singes anthropoïdes, dans les relations anatomiques et embryologiques qui unissent l’homme aux animaux immédiatement inférieurs, dans les débris de fossiles humains, récemment découverts. Darwin exprima huit ans plus tard son adhésion aux vues de son ami Huxley et, dans son ouvrage en deux volumes, sur La descendance de l’homme et la sélection sexuelle (1871), il donna une nouvelle série de preuves à l’appui du fait si redouté, que « l’homme descend du singe ». Je repris moi-même (1874) l’essai tenté dès 1866 pour reconstituer hypothétiquement et approximativement, à l’aide de l’anatomie comparée et de l’ontogénie, sans négliger la paléontologie, la série entière des animaux disparus qui figurent les ancêtres de l’homme. Cet essai, grâce aux progrès de nos connaissances, a subi des améliorations dans les cinq éditions de mon Anthropogénie. Au cours de ces vingt dernières années une riche littérature a paru sur ce sujet : parmi tant d’ouvrages, les écrits populaires et très répandus de mes amis E. Krause (Carus Sterne) : Devenir et disparaître, et G. Bölsche, Création de l’homme, Vie amoureuse de la nature, etc., se distinguent par la beauté de la forme et la clarté de l’argumentation. Je crois pouvoir supposer le contenu de ces livres en grande partie connu, j’aborde donc tout de suite la solution de la question qui, aujourd’hui nous intéresse particulièrement, à savoir : quelle forme a pris en ces derniers temps l’antagonisme inévitable entre ces importantes conquêtes de la science