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Page:Haeckel - Religion et Évolution, trad. Bos, 1907.djvu/43

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de l’évolution s’est heurtée à une résistance plus obstinée que dans la plupart des autres centres de culture intellectuelle, et que cette résistance doit être attribuée en première ligne à la puissante autorité de Virchow.

Nous nous bornerons aujourd’hui à jeter un regard rapide sur le triomphe splendide que l’idée d’évolution a remporté au cours des trente dernières années du xixe siècle. La violente opposition à laquelle le darwinisme s’était heurté presque partout, dans les premières années qui suivirent son apparition, se ralentit déjà moins de dix ans après. Entre 1866 et 1874 parurent de nombreux travaux dans lesquels, non seulement les fondements de la théorie de la descendance étaient plus solidement établis, mais qui contribuaient, en outre, par un exposé populaire, à répandre et établir le darwinisme dans le grand public. Après que j’eus fait moi-même, en 1866, dans ma « Morphologie générale », un premier essai d’exposition systématique de la théorie de l’évolution et tenté de faire de cette doctrine la base d’une philosophie moniste, les dix éditions de mon « Histoire de la Création Naturelle » exposèrent les idées fondamentales du darwinisme sous une forme accessible à tous. Dans mon « Anthropogénie » (1874), je me risquai le premier à faire l’application logique de la théorie de la descendance à l’homme et à établir hypothétiquement la série animale de ses ancêtres. L’esquisse d’un système naturel des organismes fondé sur l’histoire de leurs ancêtres fait le fond des trois volumes de ma « Phylogénie systématique » (1894-1896). La revue darwiniste, le « Cosmos » a apporté, depuis 1877, d’importantes contributions à la théorie de Darwin, qu’elle a recueillies