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Page:Haeckel - Religion et Évolution, trad. Bos, 1907.djvu/63

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rant, sous la direction personnelle de quatre biologistes de premier rang : A. Kolliker et R. Virchow, F. Leydig et C. Gegenbaur. Le vif intérêt que ces grands maîtres avaient éveillé en moi pour l’étude de la vie sous toutes ses formes (anatomie comparée et microscopique), a été le point de départ de toute ma culture biologique et m’a permis de suivre plus tard les spéculations hardies du génial J. Müller. Auprès de Virchow, en particulier, je n’appris pas seulement l’art analytique de l’observation pénétrante et de l’appréciation critique des faits anatomiques isolés, — j’acquis, en outre, la compréhension synthétique de l’organisation humaine tout entière, cette conviction fondamentale de l’unité de l’être humain, de la liaison indissoluble entre l’esprit et le corps, exprimée tout au long par Virchow, en 1849, dans son ouvrage classique sur Les efforts vers l’unification dans la médecine scientifique. Les articles de tête qu’il écrivit alors pour l’Archive d’anatomie et de physiologie pathologiques, fondée par lui, contiennent, à côté d’aperçus nouveaux et excellents sur les merveilles de la vie, un certain nombre de considérations générales non moins excellentes sur leur interprétation, pensées fécondes dont nous pouvons tirer un profit immédiat pour notre monisme. De même, dans le combat qui se livrait alors entre le rationalisme empirique et le matérialisme, d’une part, et l’ancien vitalisme ou mysticisme, de l’autre, Virchow prit parti pour le premier et combattit à côté de J. Moleschott, C. Vogt et L. Büchner. La conviction profonde que j’ai de l’unité de la nature dans le monde inorganique et dans le monde organique, du caractère mécanique de toute activité vitale et psychique, convic-