Aller au contenu

Page:Haeckel - Religion et Évolution, trad. Bos, 1907.djvu/64

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tion que j’ai toujours défendue comme étant le fondement d’une saine conception moniste de l’Univers, je la dois en grande partie à l’enseignement de Virchow et aux longs entretiens qu’en qualité d’assistant, j’ai eus avec lui. Les notions fondamentales sur la nature de la cellule, sur l’indépendance individuelle des organismes élémentaires, qu’il a exposées dans son plus grand ouvrage, — la pathologie cellulaire, — sont restées pour moi par la suite, des étoiles conductrices dans les recherches étendues que j’ai poursuivies pendant trente ans sur l’organisation des radiolaires et autres protistes monocellulaires ; et de même pour la théorie de l’âme cellulaire qui résulte naturellement de l’étude psychologique de la cellule.

La période d’éclat, dans la carrière scientifique de l’infatigable Virchow, est sans contredit celle qu’il a passée à Würzbourg. Les choses prirent une tout autre tournure après qu’en 1856 Virchow eût regagné Berlin. Ici, sa préoccupation principale devint bientôt l’action politique, sociale et municipale. À ce dernier point de vue, il a, comme on sait, fait tant et de si grandes choses pour la ville de Berlin et le bien-être du peuple allemand, que je n’ai pas besoin de m’attarder en paroles inutiles. Je ne vous entretiendrai pas non plus longuement de cette activité politique accaparante et souvent ingrate pour Virchow, devenu chef du parti progressiste ; sa valeur, vous le savez, est très diversement appréciée. Nous insisterons d’autant plus sur l’étrange attitude du savant vis-à-vis de la doctrine évolutionniste et de la plus importante de ses conséquences, la « théorie pithécoïde ». À son égard,