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Page:Haeckel - Religion et Évolution, trad. Bos, 1907.djvu/70

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à accepter les articles qui soutenaient la trompeuse théorie pithécoïde, « réfutée » par Virchow.

Je serais entraîné beaucoup trop loin si je voulais essayer de vous donner ici un aperçu, même général, de la littérature curieuse et déjà presque étendue à perte de vue, qui s’est répandue au sujet de la théorie pithécoïde, pendant ces trente dernières années, dans des milliers de dissertations savantes et d’articles populaires. La grande majorité de ces écrits porte l’empreinte des préjugés religieux régnants et trahit l’absence des connaissances techniques qui ne peuvent être acquises que par une culture biologique approfondie. Ce qu’il y a de plus curieux, c’est que la plupart des auteurs ont limité leurs intérêts de famille généalogiques aux singes les plus rapprochés de l’homme et ne se sont pas demandé d’où provenaient ces singes, n’ont pas recherché les racines plus profondes de notre arbre généalogique commun ; la vue des arbres les a empêchés de discerner la forêt. Et cependant on pénètre beaucoup plus facilement et aisément les grands mystères de notre origine animale, lorsqu’on la considère du point de vue plus élevé de la phylogénie des vertébrés et qu’on pénètre plus avant dans la série des groupes les plus anciens des Vertébrés.

Depuis que le grand Lamarck, au début du xixe siècle, a donné la définition des Vertébrés (1801) et que peu après son collègue parisien, Cuvier a fait de ces vertébrés l’un des quatre grands groupes du règne animal, l’unité naturelle de ce groupe, qui atteint un haut degré de développement, est demeurée incontestée. Chez tous les vertébrés quels qu’ils soient, depuis les poissons infé-