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Page:Haeckel - Religion et Évolution, trad. Bos, 1907.djvu/76

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tés est ici de la plus haute importance, à savoir l’apparition tardive de la classe des mammifères, en géologie. Ce groupe, le plus développé des vertébrés, n’apparaît sur le théâtre de la vie que pendant la période triasique, dans la seconde moitié, — la plus courte, — de l’histoire organique de la terre. Il n’est représenté, pendant tout l’âge mésozoïque, tandis que prédominent les reptiles, que par quelques petites formes inférieures. Pendant cette longue période de temps que quelques géologues évaluent à 8-11, d’autres à 20 millions d’années, la classe prédominante des reptiles produit avec une profusion merveilleuse les formes curieuses et gigantesques de dragons : les dragons marins nageurs (Halisauriens), les dragons volants (Ptérosauriens), les dragons terrestres, colossaux (Dinosauriens). En revanche, c’est beaucoup plus tard seulement, dans la période tertiaire, que la classe des mammifères produit cette abondance de placentaliens, d’animaux énormes, variés et hautement développés, qui assure à cette classe la suprématie à notre époque moderne.

Mais les recherches nombreuses et approfondies qui ont été faites au cours de ces trente dernières années sur la provenance des mammifères, ont conduit tous les zoologistes qui s’en sont occupés à la ferme conviction que tous ces animaux dérivent d’une unique souche commune. Car tous les mammifères, depuis les monotrèmes et les marsupiaux les plus primitifs jusqu’au singe et à l’homme, ont en commun un grand nombre de caractères frappants, qui les distinguent de tous les autres vertébrés : le développement, dans la peau, des systèmes pileux et glandulaire, l’alimentation des jeunes par le