Aller au contenu

Page:Haeckel - Religion et Évolution, trad. Bos, 1907.djvu/77

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

lait maternel, la formation très spéciale de la mâchoire inférieure et des osselets de l’oreille qui s’y rattachent, ainsi que d’autres particularités dans la formation du crâne ; en outre, la présence d’un disque rotulien (patella), l’absence de noyau cellulaire dans les globules rouges du sang. De même, le diaphragme complet qui sépare entièrement, à la manière d’une cloison, la cavité thoracique de la cavité abdominale, est la propriété exclusive des mammifères ; chez tous les autres vertébrés, les deux cavités communiquent encore librement. C’est pourquoi l’origine monophylétique ou unique, de la classe tout entière des mammifères est maintenant reconnue par tous les spécialistes compétents, comme un fait historique bien établi.

En présence de ce fait important, la « théorie pithécoïde » proprement dite perd beaucoup de la grande importance qu’on lui accordait en général jusqu’à ce jour. Car toutes les conséquences essentielles qui s’ensuivent quant à la nature de l’être humain, quant au passé et à l’avenir de notre race, à notre vie corporelle et psychique, demeurent inébranlées, aussi bien dans le cas où l’on fait descendre l’homme directement d’un primate quelconque, singe ou demi-singe, que dans le cas où on le fait provenir d’une autre branche du groupe des mammifères, et où on le rattache à des formes inférieures et inconnues de ce groupe. Il importe particulièrement d’insister sur ce point, parce que récemment des zoologistes jésuites et des jésuites zoologistes ont fait une dangereuse tentative pour masquer ce point capital et pour jeter une nouvelle obscurité sur ce « problème important entre tous les problèmes ».