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Page:Haeckel - Religion et Évolution, trad. Bos, 1907.djvu/95

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général, les arguments puissants mis en campagne par la science naturelle moderne dans le combat qu’elle livre à la superstition régnante en faveur de l’idée d’évolution ; et ce que je tiens aussi à vous montrer, c’est que notre monisme, notre conception unifiée de l’Univers répand une entière lumière sur les grands problèmes de Dieu et du monde, de l’âme et de la vie.

J’ai essayé dans mes deux précédentes conférences, de vous donner une idée générale de l’état actuel de la doctrine évolutionniste et du combat victorieux de l’idée d’évolution sur les mythes traditionnels relatifs à la Création. Nous avons acquis la conviction que le plus parfait des organismes, l’homme lui aussi, loin d’être le produit d’un acte surnaturel de création, provenait par un développement graduel d’une longue série d’ancêtres mammifères. En même temps, ce fait important nous est apparu que les mammifères les plus voisins de l’homme, les singes anthropoïdes, présentaient une structure qui, sur les points essentiels, était la même que celle de l’homme et que l’évolution historique par laquelle celui-ci proviendrait de ceux-là pouvait être aujourd’hui considérée comme une hypothèse pleinement démontrée, ou mieux, comme un fait historique ! Mais, dans ces recherches phylogénétiques, nous avions surtout en vue la construction du corps et de ses organes particuliers ; en revanche, nous n’avons fait qu’effleurer le développement de l’esprit humain, ou de l’âme immatérielle qui, d’après la conception traditionnelle, n’habite le corps que pendant un certain temps. Aujourd’hui, par contre, nous envisagerons en première ligne le développement historique de l’âme et nous résou-