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Page:Haeckel - Religion et Évolution, trad. Bos, 1907.djvu/98

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de l’homme aux animaux supérieurs et de ceux-ci jusqu’aux êtres les plus inférieurs. C’est alors qu’au dernier échelon, elle avait rencontré ces êtres merveilleux, invisibles à l’œil nu, et que, sitôt après la découverte du microscope (dans la seconde moitié du xviie siècle) on avait découverts partout dans les eaux stagnantes et désignés du nom d’infusoires. La première description exacte et la première classification systématique de ces infusoires sont dues au célèbre microscopiste berlinois, G. Ehrenberg. En 1838, cet infatigable explorateur de la « vie minuscule » publia un grand ouvrage de luxe qui nous exposait, en soixante quatre beaux tableaux, toute la richesse de la vie microscopique et qui passe, aujourd’hui encore, pour constituer la base de nos études sur les protistes. Ehrenberg était un observateur très assidu, plein d’imagination et qui savait communiquer à ses élèves son zèle pour l’étude des infiniment petits. Je pense encore avec plaisir aux excursions attrayantes que je faisais étant étudiant, il y a de cela cinquante ans, (pendant l’été de 1854), dans le Tiergarten de Berlin, avec mon maître Ehrenberg et quelques-uns de ses élèves, parmi lesquels mon camarade d’études, le célèbre géographe Ferd. de Richthofen. Munis de filets très fins et de petits verres nous pêchions, dans les étangs du Tiergarten et dans la Sprée, les milliers de microorganismes invisibles qui, examinés ensuite au microscope, par leurs formes gracieuses et leurs mouvements mystérieux, stimulaient notre désir de nous instruire.

Les conférences dans lesquelles Ehrenberg nous exposait la structure et les manifestations vitales de ses