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Page:Hans Staden - Des hommes sauvages nus feroces et anthropophages, trad Ternaux, Arthus Bertrand 1837.djvu/36

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de l’attaquer, dans l’espoir de nous en emparer facilement ; mais il nous démâta d’un coup de canon, il endommagea beaucoup nos voiles ; et nous eûmes plusieurs hommes tués ou blessés.

Nous prîmes le parti de nous diriger vers le Portugal, car nous ne pouvions retourner au port d’où nous venions et où nous aurions pu prendre des vivres : comme les vents étaient contraires, nous commençâmes bientôt à en manquer. La famine devint si grande, que quelques-uns d’entre nous dévorèrent des peaux de boucs qu’il y avait à bord. Nous n’avions par jour qu’une petite mesure d’eau et un peu de farine de racine du Brésil ; enfin, après cent huit jours de navigation, nous arrivâmes aux îles nommées les Açores, qui appartiennent au roi de Portugal. Nous y jetâmes l’ancre pour nous reposer et y pêcher.

Ayant aperçu un vaisseau en pleine mer, nous nous dirigeâmes vers ce bâtiment sans